cinq livres
lundi 27 octobre 2014
lundi 20 octobre 2014
jeudi 16 octobre 2014
fable pour adultes # 1 / Petit Papillon
Petit
Papillon...
Petit
Papillon, à peine sorti de son cocon, déplia
délicatement ses ailes pour laisser celles-ci sécher.
Un bref regard à ses nouveaux attributs lui suffit pour qu'il
s'exclame:
-
Wow! Que je suis magnifique!
Il
se sentait heureux et comblé de ce qu'il était devenu.
Confiant, ressentant que c'était précisément ce
qu'il avait à faire, il battit des ailes, d'abord doucement,
puis avec un peu plus de vigueur. Il repensa à sa vie de
chenille, une existence qu'il avait bien aimée d'ailleurs,
faites de nonchalance et de farniente, à se promener et à
manger tout ce qu'il pouvait se mettre sous la dent. Mais là,
en voyant ce que le cocon lui avait permis de devenir, il en fut très
ému.
Car
il se souvenait des quelques inquiétudes qu'il avait
ressenties lorsqu'il avait dû se fixer à une branche
pour tisser un cocon. Pourquoi avait-il douter de ce qui l'attendait
alors que tout en lui, l'amenait à poser ces gestes-là?
Car il se souvenait de ce temps d'attente, confiné dans
l'espace restreint du cocon où plusieurs angoisses avaient
fait vibrer son petit coeur fragile. Pourquoi avait-il laissé
les doutes s'installer si souvent en lui? Mais fort heureusement, il
se souvenait aussi, de ces doux moments, où bien à
l'abri du cocon, il s'était laissé bercer par la brise
et où il avait pu, décidant d'être confiant,
faire des projets en vue de ce qu'il allait devenir.
On
lui avait raconté que cette transformation allait changer sa
vie. Était-ce là la vérité? Était-il
vrai qu'il allait pouvoir voyager, aller bien plus loin et bien plus
haut que tout ce qu'il aurait pu espérer alors qu'il n'était
qu'une simple chenille? Finalement, décidé à ne
croire qu'au meilleur, il avait profité de ce temps de répit,
bien emmailloté dans les fils qui
le protégeait des rigueurs du monde extérieur, pour
rêver de ce qu'il ferait de
son avenir.
En ce jour
de renaissance, il regarda le ciel, ébloui par toute cette
immensité, se demandant si le temps était venu de s'envoler.
Il repéra, à quelques centimètres de lui
une petite
branche qui ferait sûrement l'affaire pour son premier
atterrissage. Car prendre son envol, se lancer dans l'inconnu,
lui faisait quand même un peu peur. Il donna de l'ampleur
à son battement d'ailes, sentant alors son petit coeur de
papillon tambouriner bien fort dans sa poitrine. Malgré
son envie
de rejoindre le ciel, de ressentir ce sentiment nouveau de liberté,
il hésitait encore.
Et
si... Et si...
La
tige frêle vacillait et comme Petit Papillon avait gagné
en confiance, il décida de ne pas s'y attarder. Il ouvrit
toutes grandes ses ailes, les déployant dans leur totale
amplitude, puis s'élançant de nouveau, il choisit de se
diriger vers le ciel beau et grand qui l'appelait si fortement. Opter
pour un défi plus petit aurait été plus aisé
à réaliser mais cela aurait été, il le
savait, beaucoup moins enivrant. Et il avait bien raison car ce qu'il
ressentit en s'élevant toujours plus haut dans le firemament
le transporta de joie.
-Quelle
joie! cria-t-il. Quelle joie d'être un papillon!
Et
les jours passèrent. Petit Papillon ne se lassait nullement de
sa vie de... papillon. Il aimait s'aventurer de ci, de là, et
les découvertes qu'il faisait l'émerveillaient
toujours. Lorsque sur son passage, il lui arrivait cependant de
croiser une chenille, il ne pouvait résister et il prenait le
temps de se poser près de celle-ci. Il lui racontait alors,
avec d'infinis détails, de quoi serait fait sa vie, lorsque
l'étape du cocon serait traversée.
-Emmagasine
tout ce dont tu as besoin pour devenir forte! Ainsi seulement ta transformation sera un succès.
Prends soin de toi et ne garde dans ton esprit que tes
plus inspirantes pensées.
-Bof... J'aime bien ma vie tu
sais. Et puis... ajouta la petite chenille après un
bref regard à Petit Papillon, moi j'aime bien la terre ferme!
-Pourtant!
Il n'y a rien de mieux que le ciel!
-Ah
bon, répondit-elle alors, tout en mâchouillant une brindille.
-Et quand
tes heures se feront noires au coeur de ton cocon, choisis
de voir en couleurs. Pense à ce que tu pourras accomplir
et à comment tu t'y prendras pour y arriver.
-Justement!
Il paraît que le temps passé dans le cocon est
interminable!
-Alors
petite chenille, moi je te dis, profites de ces jours-là pour
t'imaginer virevoltant dans un ciel magnifique, à t'abreuver
des plus délicieux nectars et à t'émerveiller de
tout ce qui fera alors parti de ta nouvelle vie.
-Tu
n'exagères pas un peu tout de même? répliqua-t-elle
alors.
-Mais
pas du tout. Si tu t'y prépares bien, chacun de tes jours de
papillon te semblera être le plus merveilleux qui soit.
La
peite chenille, loin d'être convaincue par les propos enflammés
de Petit Papillon, continua alors son chemin. Petit Papillon savait
que la petite chenille doutait de ce qu'il venait de lui révéler
alors qu'il ne disait pourtant que la vérité. Il se
sentait un peu triste mais il savait aussi, que les plus grandes
leçons de la vie sont celles que l'on apprend par soi-même.
Il espéra quand même que ce qu'il venait de lui dire
ferait son chemin en elle. Il souhaita que la petite chenille,
lorsqu'elle s'installerait dans son cocon, se souviendrait de ses
paroles encourageantes et réconfortantes.
Petit
Papillon s'adonnait, la plupart du temps, à ce qu'il aimait le
mieux faire: Soit de faire des cabrioles, de plus en plus complexes,
dans ce ciel qui était devenu son terrain de jeux. Il aimait
aussi, se poser sur les fleurs et goûter leur nectar. Il se
plaisait à essayer toutes les fleurs qu'il découvrait
sur sa route. Certaines le contentait plus que d'autres et ainsi, il
en apprenait un peu plus chaque jour sur le monde des fleurs. Il en
était de même pour les courants d'air. Il y avait les
doux, les chauds, les ascendants et les descendants. Chacun lui était
utile pour quelque chose. Les brusques étaient cependant ceux
qu'il appréciait le moins.
Mais
comme Petit Papillon aimait bien bavardé, il s'attardait
souvent à converser avec les différents êtres
vivants qu'il rencontrait.
-Bonjour toi! Quel est ton nom?
demandat-il sans s'embarrasser de toute autre
présentation.
-Je
suis une vache.
- Ah bon,
répondit Petit Papillon très intéressé.
Et qu'étais-tu
avant?
-Quelle
drôle de question? J'ai, bien sûr, toujours été une
vache!
-Tu en es
bien certaine?
Le silence de la
vache ne découragea point Petit Papillon qui avait toujours
quelque chose à dire.
-Moi
avant, j'étais une chenille plutôt gloutonne et
insouciante. Mais maintenant, je suis un papillon intrépide
et curieux!
-Ah
bon, répondit alors la vache qui ne semblait nullement
impressionnée par une telle révélation.
Et
celle-ci s'éloigna de quelques pas pour pouvoir,
l'espérait-elle, brouter en paix. Sans plus insister, Petit
Papillon repit sa route. Et ainsi, il s'arrêtait, apprenant à
reconnaître plusieurs animaux, par leurs noms et par leurs
habitudes. Puis un jour, il se posa devant une drôle de
créature. Celle-ci ne ressemblait en rien à celles dont
il avait fait la connaissance jusqu'ici.
-Quel
est ton nom? demanda Petit Papillon, fidèle comme toujours à
sa question d'introduction.
Je
m'appelle Raphaël et je suis un homme.
-Et
qu'étais-tu avant?
L'homme
se gratta la tête en froncant les sourcils, essayant de
comprendre le réel sens de cette question.
-Quelle
étrange question? finit-il par dire.
-Et
est-ce que vous avez une étrange réponse pour moi?
insista Petit Papillon.
-Je
ne sais pas trop...
-Moi
avant, j'étais une chenille plutôt gloutonne et
insouciante. Mais maintenant, je suis un papillon intrépide et
curieux!
Le
visage de l'homme s'éclaira.
-Tu
sais Petit Papillon, ce que tu viens de me dire me fait réaliser
quelque chose.
-Quoi? Quoi?
ajouta Petit Papillon qui était toujours avide de
nouvelles connaissances.
-Et
bien... C'est un peu compliqué à expliquer.
-Allez-y!
J'ai tout mon temps!
Voilà
que Petit Papillon s'était arrêté près
d'un homme qui aimait
se laisser aller à philosopher... ce qui ne pouvait d'ailleurs que
la ravir!
-Je
suis un homme, certes. Mais je ne peux affirmer être
identique à celui que j'étais hier.
-Que
voulez-vous dire?
-Comme
pour toi, il fut un temps où j'étais insouciant et
plutôt... glouton, ajouta-t-il en souriant. Mais il est aussi
venu un temps où tout cela ne m'a plus satisfait et que
je me suis mis à imaginer une vie meilleure.
-Ah!
fit Petit Papillon. Ce temps-là est arrivé pour moi au
moment où je dus tisser mon cocon.
-Ah
oui! J'aime bien cette image tu sais. Pour ma part, je suis alors
retourné vers moi-même, un peu comme toi dans ton cocon,
afin de bien comprendre qui j'étais mais surtout pour
déterminer clairement ce que je voulais devenir.
-Voilà
ce que moi aussi j'ai fait! J'ai rêvé avec précision
de quoi serait fait ma vie de papillon!
-Et
cela foncitonné? demanda l'homme, lui aussi très
heureux de cette rencontre fortuite.
-Oui.
Bien sûr, j'étais un peu nerveux d'entreprendre cette
nouvelle vie. Après tout, cela m'était totalement
inconnu. Je me suis d'abord fixé de petits objectifs qui m'ont
rassurés sur mes capacités, mais depuis, j'ai gagné
en assurance et plus rien ne peut m'arrêter!
Encore
une fois, l'homme fut surpris par les similitudes entre le parcours
de Petit Papillon et le sien.
-Mon
aventure est semblable à la tienne cher ami. Quand j'ai eu
déterminé avec attention ce que je voulais faire de ma
vie, je me suis engagé envers moi-même, à
réussir. Et je n'ai rien ménager pour y arriver. Comme
pour toi, mes premiers objectifs furent petits
mais ils me donnèrent courage et m'indiquèrent que
j'étais sur la bonne voie.
-Et
ce que l'on ressent alors est tellement merveilleux! ajouta Petit
Papillon qui avait
les yeux tout brillants tellement cette conversation l'enthousiasmait.
-Oui,
tu as raison. Se sentir fier de ce que l'on devient
et de ce que l'on peut accomplir est vraiment merveilleux!
Comme toi, je me suis, lentement mais sûrement,
transformé. Comme toi je suis devenu intrépide
et curieux!
C'était
la première fois que Petit Papillon pouvait échanger
avec quelqu'un qui partageait ses opinions et cela ne fit que
renforcer ces idées qu'il chérissait tant.
-Merci,
dit-il à l'homme avec sincérité. Cette
conversation fut très agréable. Mais je dois maintenant
partir. Un très long voyage m'attend. Je ne sais pas encore de
quoi il sera fait mais tout en moi me dit qu'il est temps de
l'entreprendre. J'ai la conviction que j'ai déjà en moi
tout ce qu'il me faut pour réussir.
-Je
ferai comme toi cher ami. Moi aussi j'ai beaucoup d'autres
voyages qui m'attendent.
Sans
plus attendre, Petit papillon prit son envol et l'homme le suivit des
yeux. Il était surpris mais surtout très content
d'avoir découvert, lors de cette brève mais si
formidable rencontre, quelque chose d'aussi important sur lui-même:
Autrefois, il avait été une chenille... puis grâce
au travail qu'il avait fait sur lui-même, puis grâce au
aux changements qu'il avait effectués dans sa vie, il était
devenu un papillon intrépide et curieux. Et voilà que
maintenant, tout comme pour son ami, le ciel lui appartenait.
samedi 11 octobre 2014
mardi 7 octobre 2014
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