« ÇA
VA ALLER ». De si nombreuses fois je me suis dit ces mots. De si
nombreuses fois je me les suis répétés comme un mantra bienfaisant, comme un
baume apaisant, comme une formule magique capable de tout transformer.
« Ça
va aller ». « Ça va aller ». « Ça va aller ».
« Ça
va aller ». Des mots qui changent tout. Des mots qui m’incitent, alors que
la souffrance est vive et le découragement insistant, à panser mes plaies et à
tenir bon. Quand tout va mal, voilà ce que ces mots font pour moi. C’est l’instinct
de survie qui se manifeste. C’est le désir, enfoui au plus profond de moi qui
veut aller de l’avant, qui veut dépasser ce qui est.
« Ça
va aller ». Trois petits mots de rien du tout. Trois petits mots qui me
rappellent cependant que je suis plus grande que ce qui survient dans ma vie et
très certainement plus forte que je ne le crois. Quand je suis sur le point de
tout lâcher, voilà ce que ces trois petits mots font pour moi. C’est la vérité
de qui je suis qui s’exprime. C’est une certitude venue de je ne sais où qui
ose prendre la parole et clamer haut et fort ce en quoi elle croit.
« Ça
va aller ». Une phrase qui se répète sans cesse en moi, que ma bouche
répète parfois dans un murmure inépuisable. Une phrase qui me permet de me
relever, de raviver l’espoir, de m’accrocher à un avenir meilleur. Quand je
vois tout en noir et que j’ai peine à respirer, voilà ce que cette phrase fait
pour moi. C’est une force en moi dont j’ignorais l’existence qui pourtant s’élève,
solide et inépuisable et qui surtout, refuse d’abandonner. C’est un courage et
une volonté ferme qui me dit que ceci finira par passer.
« Ça
va aller ». Au début ça sonne faux à mon oreille, je n’y crois pas trop et
ça ne change pas grand-chose dans un premier temps. Mais les mots tiennent bon.
Sans que je n’y puisse rien ils s’accrochent et m’envahissent toute entière,
deviennent une litanie qui s’impose à moi et à laquelle je ne peux que
succomber.
« Ça
va aller ». « Ça va aller ». « Ça va aller ».
Les
mots prennent en assurance. Ce n’est plus un murmure mais bien un hymne au
combat et à la résilience. Et puis ça y est : Je me mets à y croire. Pour
de vrai. À espérer. Pour de vrai. À vouloir continuer. Pour de vrai.
Mon
esprit se désembrume, mes intentions se clarifient, des solutions s’imposent,
des chemins se dessinent… La vie reprend un sens. « Ça va aller ». C’est
certainement vrai parce que lentement tout se met à changer. En moi. Autour de
moi. Je me redresse et reprend mon chemin. Je retrouve lentement ma joie et ma
légèreté. L’épreuve m’a changée… sûrement même améliorée. Je me souviens encore…
mais je sais que je peux maintenant continuer. Avancer. Reprendre le cours de
ma vie.
« Ça
va aller ». Oui ça va aller parce qu’alors, reconnaissante pour ces mots
qui m’ont tenu la main durant ces jours difficiles, je constate que le pire…
est derrière moi.
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