Déposer mon fardeau.

DÉPOSER MON FARDEAU. Déposer mon fardeau parce que d’un instant à l’autre je craquerai, m’effondrerai, renoncerai. Parce qu’au bout de mon rouleau, ‘à boutte de toute’, je ne vois plus rien de possible, aucune lumière sur mon horizon. Parce qu’à un moment donné la fatigue, le chaos et le désespoir viennent à prendre trop de place. Déposer mon fardeau devient alors une nécessité afin de ne pas sombrer.

Pour un moment, prendre congé de tout ce qui va mal. Pour un moment mettre tout sur ’pause’ et me donner la permission de délaisser mes soucis et mes inquiétudes. Pour un moment, cesser de tout porter sur moi, de croire que je suis à l’origine de toutes les fautes, le seul détenteur de toutes les solutions. Pour un moment, mettre de côté tout ce qu’il y a à faire, tout ce qu’il y a à guérir, toute ce qu’il y a à conquérir.

Profiter de la pause pour chercher des alliés qui savent consoler, rassurer, encourager, écouter, aider et soutenir. Profiter de la pause pour retrouver la faculté de réfléchir, pour retrouver mon calme. Profiter de la pause pour respirer plus librement, pour reprendre mon souffle, pour enfin sentir venir un deuxième souffle. Profiter du répit pour observer la situation d’un peu plus loin, pour regarder de l’autre côté de la médaille. Profiter de la pause pour raviver ma foi en les solutions possibles, en un avenir accessible. Profiter du répit pour me convaincre que rien n’est fini, que ce moment, ce défi, cette épreuve est une étape. Profiter de la pause et être assuré que le temps fait son œuvre, que tout finit par passer et qu’au fil des jours mon fardeau se fera de plus en plus léger. Profiter du répit pour trouver les forces nécessaires afin de me relever, de sentir mon cœur battre un peu plus fort, de me sentir capable de continuer.

Déposer mon fardeau pour prendre de moi, pour me remettre à croire, à espérer, à voir en couleurs. Déposer mon fardeau un moment pour arriver ensuite à dire ‘ tout est encore possible’ ou ‘j’y arriverai’.