cinq livres

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samedi 19 mai 2018

La peur


LA PEUR. J’ai peur de tout. Peur d’essayer et de me tromper. Peur de ne pas réussir. Peur de réussir. Peur de déplaire ou de décevoir. Peur de déranger et de prendre trop de place. Peur d’être incompétente. Peur de voir trop grand. Et j’en passe. Y’a des moments où je vais de peur en peur, en tremblant pour tout et surtout en n’osant rien, en me recroquevillant sur moi-même et en me disant : ‘tant pis pour les défis’.

La peur distrait mon esprit, perturbe mon corps, affole mon cœur. Elle paralyse mes muscles, engourdie mes idées, détruit mes espoirs. Avec elle plus rien ne va. La peur empoisonne ma vie. La peur n’est pas ma meilleure alliée, ça c’est certain.  Mais elle est là, elle me guette, sournoise, déterminée à avoir la plus grosse part du gâteau et surtout à me distraire de ma voie.

La peur, elle commence petit puis si je la laisse aller, elle s’installe à sa guise et prend bientôt trop de place.  Elle sème la terreur et le doute. À vive allure elle contamine tout ce qu’elle touche.  Et alors la peur est sans pitié. Elle vous regarde agoniser sans même sourciller, plutôt satisfaite du boulot qu’elle a accompli, plutôt certaine qu’elle pourra bientôt crier ‘Victoire!’.

Je vous le dis, quand ce poison circule librement en soi, quand il n’y a plus rien pour le retenir, pour lui faire barrière, il est alors bien difficile de s’en débarrasser.

Pourtant il le faut. Si la peur triomphe… moi je m’évanouis. Si la peur gagne… Moi je perds… Moi je me perds.

Parce qu’une vie sous l’emprise de la peur perd rapidement de sa saveur et de sa beauté. Parce qu’une vie à craindre le pire perd rapidement de sa couleur et de son intérêt. Parce qu’une vie faite à s’inquiéter de tout nous prive du plus beau et du meilleur. Parce qu’à vivre dans le cocon de la peur on se transforme en moins que rien.

La peur, il faut apprendre à lui tenir tête. La peur, il faut se dissocier d’elle rapidement, protéger son territoire, lui interdire l’accès à nos pensées et à nos rêves. La peur, il faut lui mettre un stop, lui dire que c’est assez et de s’en retourner d’où elle vient, lui affirmer qu’on ne veut pas d’elle chez soi, que son règne de terreur est terminé, lui crier haut et fort, le poing brandi dans sa direction : ‘ C’est moi le plus fort!’ ou 'J'aurai ta peau!.

La peur est une dure bataille que j’ai à livrer. Je ne me laisserai certainement pas faire sans réagir. Je respire, je me raisonne, je serre les poings, redresse les épaules et je me pousse vers l’avant. Et tant pis pour elle car je sais me battre, je suis tenace dans le combat, je sais me tenir debout pour avoir droit à tout ce qui me revient, à tout ce que je souhaite réaliser.

Ce n’est pas toujours facile mais à chaque pas que j’ose faire, la peur recule et faiblit : Elle perd de son pouvoir sur moi. Malgré la trouille qu’elle me donne je suis capable de lui tenir tête et de la mettre K.O.

La peur est là… dans tout plein de circonstances de ma vie... mais c’est moi qui gagne… en fait… la plupart du temps.

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