LE TEMPS
QU’ON A. Le temps qu’on a à vivre est mesuré. La durée exacte est gardée
secrète. Notre date d’expiration est mise sous scellé. Pas moyen d’y jeter un œil
pour se donner une idée de la durée de notre existence, à savoir s’il s’agira d’un
sprint ou d’un marathon. Le temps qu’on a… on a rien à y redire : Il nous
est attribué dans le plus grand des mystères.
Et tout
se résume au fait que chaque jour vécu est un retrait que l’on fait à notre
banque de vie. Dit de même, c’est un peu effrayant je sais.
Pour
certains autour de moi, on leur a déjà dit : ‘Terminus, on descend!’.
Alors je
me rends compte que le temps qu’on a, ça peut finir dans un claquement de
doigts. Et vlan! Que quand c’est fini, y’a
pas de deuxième chance, que quand l’heure a sonné, on peut pas reculer le
cadran pour faire du rattrapage. La plug est tirée et on disparaît. That’s it!
Et ça me
fait capoter. Je me dis : Ça peut être demain. Pis j’me sens pas prête
pour demain. Oh! Mourir ne me fait pas si peur… Mais l’inquiétude de ne pas
avoir réussi ma vie m’affole.
Me semble
que tout est allé trop vite. Me semble que j’ai raté ben des affaires. Fait les
coins ronds parfois. Négligé des choses importantes. Mis de côté ce que je
jugeais pourtant prioritaire. Délaissé l’essentiel par moment.
Le temps
qu’on a, il est précieux et on l’oublie trop souvent. On attend parfois trop,
on se dit qu’on a le temps…
Mais cela
est faux. Ultra-faux.
Nos
heures sont comptées. On n’a pas le temps d’attendre. Faut vivre pleinement
maintenant. On doit apprendre à vivre calmement dans l’urgence. Tout un défi! Avec
les moyens du bord. En essayant ben fort. Encore et encore. En y allant de
ruses pour arriver au dernier jour de notre calendrier un peu triste peut-être…
mais serein… avec le sentiment du devoir accompli.
Je crois…
qu’il faut lever le pied de la pédale par rapport à nos objectifs majestueux et
plutôt profiter du paysage. C’est le voyage qui compte. Oui je sais, on vous l’a
déjà dit… Mais on l’oublie parfois dans le brouhaha du quotidien. Moi la
première.
Je crois
sincèrement… qu’il faut apprendre à savourer chaque instant, à respirer profondément,
à s’émerveiller de l’infiniment petit, à se rassasier de l’ordinaire. Je crois
assurément… qu’il faut s’appliquer à s’aimer un peu plus chaque jour, à
accepter ce qui est, à grandir avec ce qu’on a, à remercier pour tout ce qui
est mis à notre disposition. Je crois certainement… qu’il faut ralentir le pas,
regarder les choses du bon bord, rechercher le beau et le bon en tout. Je crois
sans contredit… qu’il faut vivre avec intensité chacun de ses jours, se
concentrer sur l’essentiel, s’attarder à ce qui compte vraiment, ressentir la
joie souvent, s’abonner au rire, multiplier les petits bonheurs. Être heureux
le plus souvent possible. Embrasser la vie. Autant qu’on peut.
Parce que
le temps qu’on a est mesuré. Parce qu’à mon dernier souffle, j’espère pouvoir
dire, le cœur gonflé de reconnaissance, le sourire aux lèvres : ‘Ce fut
ben beau!’ et cela, quel qu’en soit le jour.
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