‘Si’. Avec des ‘si’ je m’invente parfois une vie différente. Je me dis que ‘si…’ aurait tout changé, que ‘si…’ tout serait bien mieux. Les ‘si’
se multiplient. Pourtant rien ne change. Tout ce verbiage est inutile.
Ce
qui a été reste. Ce qui est est. Et ce qui est à venir, je n’en sais absolument
rien. Le ‘si’ ne servent qu’à
m’étourdir, qu’à m’engourdir, qu’à m’éloigner de la vérité.
Au
lieu de vivre vraiment mon esprit s’entête à jongler avec les ‘si’. En me perdant dans les ‘si’ je laisse filer le précieux temps
qui me serait utile pour reconstruire, pour réparer, pour progresser ou pour
célébrer, honorer et m’amuser.
Les
‘si’ rejettent la faute sur les
autres trop souvent. Les ‘si’ blâment
l’extérieur et font de moi une victime. Et pendant que je me morfonds, m’étale
sur ma malchance, sur les mauvaises intentions des autres, sur tout ce qui me
tombe sous la dent ou sur la tête, je m’enlise de plus en profondément. Je ne
vois plus rien que mon malheur… imaginaire la plupart du temps. Je vis dans le
brouillard alors que le soleil brille, pas si loin de moi.
Les ‘si’ les ‘j’aurais donc dû’ et ‘c’est
la faute de’ ont aucun pouvoir sur ma vie. Ceux-ci ne servent qu’à
empoisonner mon présent, qu’à camoufler le meilleur de moi-même, qu’à saboter
mon existence.
Les
‘si’ sont impuissants et sans valeur.
Avec eux je compose des phrases vides et je perds mon temps. Les ‘si’ je m’en gargarise pour me donner
bonne conscience. Les ‘si’ sont des
excuses au mode d’emploi trop facile. Les ‘si’
laissent trop souvent entendre que je ne suis pas responsable de ce qui
s’est passé, de mon présent ou de mon avenir. Avec eux j’espère pouvoir m’en
laver les mains alors qu’il faudrait plutôt que je me retrousse les manches.
Les ‘si’ je les répète et les radote
à qui veut bien m’écouter et souvent, je suis moi-même celle qui écoute le plus
et même un peu trop.
La
vie suit son cours avec ses hauts et ses bas, avec ses surprises parfois bonnes
et parfois décevantes. Il y a des coups de dés qui me font gagner, d’autres qui
me font ramer et d’autres qui me font perdre. En apparence en tout cas. Ça
dépend toujours de comment je regarde. Parce que les ‘si’, justement, m’empêchent de voir clair.
Quand
une situation délicate, une circonstance difficile ou un passage douloureux se
présente sur le pas de ma porte je ne peux pas tout simplement lui suggérer de
passer son chemin. C’est là. Et rien n’y changera quoi que ce soit. Les ‘si’ se font aller à droite et à gauche
mais ça prend bien plus que cela pour changer le cours de ma vie. Les ‘si’ ne font pas de magie.
D’hier
je ne peux rien changer mais je peux apprendre. Je peux m’enrichir de ce qui
m’y a déplu. Je peux me monter indulgent envers moi-même, mes travers, mes
écarts et apprendre à m’accepter. Je peux choisir de modifier, de transformer
certaines de mes attitudes pour que mes mésaventures ne se répètent pas. Je peux
prendre des décisions qui changeront, par les actions qui s’en suivent, améliorer
le cours des évènements de ma vie. Je peux décider de regarder avec des yeux
nouveaux : des yeux qui cherchent le meilleur, le plus beau, le plus
avantageux. Je peux… un tas de choses! Oui, ça c’est certain, si je le veux
vraiment, je peux m’inventer un demain meilleur. Avec moins de ‘si’ et plus d’engagement.
L’important
n’est pas ce qui survient dans ma vie. Non. Ça c’est un détail. Même si parfois
ça blesse, ça détruit et ça peine. Le plus important, c’est ce que je choisis de
faire avec ce qui se trouve devant moi. Au lieu de m’enfarger sur ce que
j’aurais voulu qui se déroule autrement, je devrais composer avec ce que j’ai
entre les mains… aujourd’hui. Et éviter les ‘si’
à tout prix. Parce que même dans les gros rebuts se cachent certains trésors. C’est
en acceptant de continuer, de grandir, de progresser avec ce qui est là devant
moi que je peux me créer un avenir à la hauteur de ce que je souhaite.
Les
‘si’ ne changent pas le monde… Mais,
le courage, la confiance, la persévérance, le travail et la détermination…
certainement.
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