cinq livres

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samedi 13 avril 2019

Imparfaite



Imparfaite. J’haïs dire ça. Mais c’est ça. C’est une vérité qu’il me faut avaler même si parfois elle me donne plutôt des hauts le coeur. Parce que moi, je passe mes journées à essayer d’être parfaite. En tout. Tout le temps. Et bien sûr vous devez bien deviner que je n’y arrive pas.

Si j’étais parfaite je réussirais tout du premier coup. Si j’étais parfaite il n’y aurait que des succès, que des sourires. Si j’étais parfaite… j’aurais une vie ‘parfaite’. Si j’étais parfaite je serais tellement plus aimé!

Balivernes. C’est plutôt tout le contraire. Il y aura toujours quelqu’un pour me trouver imparfaite, il y aura toujours quelque chose qui ira de travers, quelque chose qui ne sera pas ‘comme je le voulais’ ou pas ‘comme je l’avais prévu’ et ça me fera toujours grincer des dents.

Il me faut bien admettre qu’au fil des jours cela devient un fardeau lourd à porter… pour ne pas dire un calvaire. Une pénitence que je m’impose, une profession de foi que je refais chaque matin.

Oh, ne craignez pas… on m’a bien dit que la perfection n’était pas de ce monde. En idéaliste que je suis je rejette cette idée du revers de la main et je me dis que je serais tellement heureuse si j’étais parfaite !!!

Moquez-vous.

Mon bonheur n’a rien à voir avec ‘ma perfection’. Ma petite voix du dedans me le dit.

La preuve, c’est que je n’en peux plus de l’image que je veux projeter. Je n’en peux plus d’exiger de moi ce que je ne peux pas donner. Parce que là, mon idée d’être parfaite ne me fait plus sourire : Elle me fait râler. Elle me fait brailler. Parce que la vérité, c’est que malgré tous mes efforts, je suis trop rarement satisfaite de ce que je suis, de ce que je dis ou de ce que je fais : de moi et de ma vie.

J’essaie vraiment de rejoindre le rang des imparfaits mais j’ai de nombreuses récidives. Je m’accroche en ce que je crois encore avec trop de fermeté. Je succombe à la tentation d’essayer… une dernière fois.

Ça vous fait rire? Alors je rigole avec vous.

Je le sais bien que je me mets la barre tellement haute que je suis finalement toujours déçue de moi pis que ma vie me semble être tellement loin de que je voudrais pour elle. Je le sais. Mais on dirait que c’est plus fort que moi. Que je réussis à arracher les racines de surface mais qu’au plus profond, il reste encore des traces et que ça repousse.

Il faut plutôt que je modifie ma façon de voir les choses : Accepter le fait que de m’améliorer au fil des jours est plus que louable. Que de donner le meilleur de moi est extraordinaire! Que de progresser, c’est vraiment super! Que tel que je suis-je devrais m’aimer! Que de faire de mon mieux c’est parfait! Que d’être un humain, c’est être quelqu’un qui apprend tous les jours quelque chose de nouveau, qui grandit constamment.

Faudrait vraiment que j’apprenne ces phrases par cœur. Que je me les répète ‘ad vitam eternam’.

Il y aura toujours des progrès à faire, de nouvelles leçons à intégrer, des défis à relever, de nouveaux objectifs à atteindre. Il y aura toujours des détours, des échecs, des failles, des débordements. Des imprévus. De l’inconnu. Des ‘on verra’. Des ‘je ne sais pas’.

J’en convins même si je n’aime pas ça. Je vous l’écris en fronçant les sourcils, la bouche pincée, les doigts crispés.

Il y aura encore des jours où je me trouverai ‘ordinaire’ ou ‘pas au top’ et plutôt ‘poche’. Parfois ‘ben poche’. Des jours où je me ferai accroire que si j’étais parfaite tout serait tellement parfait!

Mais je sais aussi qu’il y aura des jours où je serai plus clémente à mon égard. Je mise sur ceux-là pour me sentir mieux, pour amadouer l’acceptation de soi, la bienveillance, la paix et la joie. Des jours où je me dirai ‘ok Line, t’a donné ce que tu pouvais donner pis c’est correct’. Des jours où je me dirai ‘ok…tourne la page et demain est un autre jour’. Des jours où j’affirmerai timidement ‘tu sais Line… ta vie, tu en as fait quelque chose de bien’.

Pas besoin d’être parfaite.

Bon… Je vous écris ça mais je ne suis pas encore totalement convaincue.

vendredi 5 avril 2019

La joie



LA JOIE. J’ai toujours su que je ne pouvais pas vivre sans la joie. Mais avant, je la cherchais un peu partout, espérant qu’elle me tombe dessus, que ce soit elle qui me trouve ou je me disais : ‘Ben non, je ne peux pas être joyeuse tout le temps, c’est comme ça.’

J’ai changé d’avis.

Je me dis maintenant que sans la joie, ça ne goûte rien. Pis que moi, je veux que ça goûte bon le plus souvent possible. J’irai pas jusqu’à dire tout le temps mais avouer que ce serait ‘hot’!

Je sais, j’écris souvent que la vie est difficile. Mais je me dis, et même de plus en plus, que ça ne peut pas juste être ça. Les bouttes dures ne doivent pas durer… Je ne dois pas m’y résigner. Je dois plutôt les traverser pour retrouver, de l’autre côté, la joie. Et cela, le plus rapidement possible.

La joie, le plaisir, l’amusement, le rire et l’émerveillement, je mets ça de côté trop souvent. Je les tasse dans le coin en blâmant responsabilité et productivité, plus vite et stress, les autres ou la vie.

La joie, c’est d’abord et avant tout un choix que je dois faire. C’est ma responsabilité. J’en suis maintenant convaincue. C’est moi qui détermine sur quoi je vais fixer mon attention.

Parce qu’à tous moment je peux me dire:  ‘ok. Là ça suffit de me sentir si moche et si mal’ ou ‘Qu’est-ce que je pourrais regarder, sur quoi je pourrais concentrer mon attention et qui est vraiment bien malgré les inconvénients de cette situation?’, ou ma phrase préférée… :’Line, arrête de faire des drames!’

Ça prend une volonté ferme pour résister à tout le négatif et le pas beau dont je suis bombardée dans le quotidien. Mais si c’est que je choisis, si je m’y accroche avec détermination, je peux m’en approcher un peu plus chaque jour c’est certain.

La joie, ça se trouve en tout. J’dis pas que c’est toujours évident. Ça prend des yeux spéciaux pour la trouver parfois.

La joie, on peut la mettre en avant ou lui dire d’attendre. Je préfère nettement la première option. Ça n’a pas toujours été le cas. Je me dis maintenant que je peux faire autrement. Que je peux employer mes yeux spéciaux… ceux qui voit au travers des problèmes, des situations délicates… ceux qui voient dans l’invisible pis qui s’ancrent à l’essentiel.

Où la joie n’est pas je ne vais plus. J’essaie. Avec des efforts sincères et valeureux. En me relevant lorsque je trébuche. Parce que mon taux de réussite n’est pas encore à cent pourcent.

Je me dis… que la vie passe trop vite. Que dans les larmes j’ai largement donné. Qu’ennuyeux et terne ne m’intéresse plus.

Alors j’essaie de voir ce que j’ai à faire avec plus légèreté. Je ralentis. J’en mets moins sur mes épaules. Je règle au fur et à mesure. Je cultive l’humour, recherche le beau et le bon, prends plus mon temps. Des stratégies pour y arriver, il y en a des milliers. J’en invente de nouvelles chaque jour.
La joie devrait être un compagnon de route toujours présent. Pas quelqu’un dont on a la visite de temps à autre.

La joie, c’est pas juste pour le dimanche. Parce que chaque jour devrait être un jour de fête, un jour spécial, un jour où le rire est à l’honneur, où les yeux pétillent, où le cœur danse.

La joie, ça ne devrait pas être juste pour les occasions spéciales. Ça devrait être mon lot quotidien, ça devrait faire partie de tout ce que je suis et de tout ce que je fais.

La joie, ça ne devrait pas être en option ou en bonus. Ça devrait être ce que je recherche en premier.

La joie, elle est là où je choisis de la voir. Elle est prête à se manifester, à me charmer, à rendre merveilleuse chacune de mes journées. Pis les miracles se produisent quand je lui donne ma permission pour exister.

La joie, ça part de l’intérieur, ça s’étend à mon visage, ça détend mes muscles, ça éclate en rires, ça contamine tous ceux qui m’entoure.

La joie, c’est une thérapie, un médicament miracle. Ça guérit presque tout.

La joie, ça donne des ailes, ça fait sourire, ça donne envie de gambader.

La joie, ça illumine tout et ça crée de beaux souvenirs.

La joie, ça me fait une face de bonhomme sourire et ça me fait dire que la vie est belle.

La joie… c’est ma nouvelle priorité. Parce que depuis que je focus sur la joie, sur le beau et le bon, sur ce qui me fait me sentir bien, pis sur plein d’autres belles affaires… je me sens mieux.