Imparfaite.
J’haïs dire ça. Mais c’est ça. C’est une vérité qu’il me faut avaler même si
parfois elle me donne plutôt des hauts le coeur. Parce que moi, je passe mes
journées à essayer d’être parfaite. En tout. Tout le temps. Et bien sûr vous
devez bien deviner que je n’y arrive pas.
Si
j’étais parfaite je réussirais tout du premier coup. Si j’étais parfaite il n’y
aurait que des succès, que des sourires. Si j’étais parfaite… j’aurais une vie ‘parfaite’.
Si j’étais parfaite je serais tellement plus aimé!
Balivernes.
C’est plutôt tout le contraire. Il y aura toujours quelqu’un pour me trouver
imparfaite, il y aura toujours quelque chose qui ira de travers, quelque chose
qui ne sera pas ‘comme je le voulais’ ou pas ‘comme je l’avais prévu’ et ça me
fera toujours grincer des dents.
Il
me faut bien admettre qu’au fil des jours cela devient un fardeau lourd à
porter… pour ne pas dire un calvaire. Une pénitence que je m’impose, une
profession de foi que je refais chaque matin.
Oh,
ne craignez pas… on m’a bien dit que la perfection n’était pas de ce monde. En
idéaliste que je suis je rejette cette idée du revers de la main et je me dis
que je serais tellement heureuse si j’étais parfaite !!!
Moquez-vous.
Mon
bonheur n’a rien à voir avec ‘ma perfection’. Ma petite voix du dedans me le
dit.
La
preuve, c’est que je n’en peux plus de l’image que je veux projeter. Je n’en peux
plus d’exiger de moi ce que je ne peux pas donner. Parce que là, mon idée
d’être parfaite ne me fait plus sourire : Elle me fait râler. Elle me fait
brailler. Parce que la vérité, c’est que malgré tous mes efforts, je suis trop
rarement satisfaite de ce que je suis, de ce que je dis ou de ce que je fais :
de moi et de ma vie.
J’essaie
vraiment de rejoindre le rang des imparfaits mais j’ai de nombreuses récidives.
Je m’accroche en ce que je crois encore avec trop de fermeté. Je succombe à la
tentation d’essayer… une dernière fois.
Ça
vous fait rire? Alors je rigole avec vous.
Je
le sais bien que je me mets la barre tellement haute que je suis finalement
toujours déçue de moi pis que ma vie me semble être tellement loin de que je
voudrais pour elle. Je le sais. Mais on dirait que c’est plus fort que moi. Que
je réussis à arracher les racines de surface mais qu’au plus profond, il reste
encore des traces et que ça repousse.
Il
faut plutôt que je modifie ma façon de voir les choses : Accepter le fait
que de m’améliorer au fil des jours est plus que louable. Que de donner le
meilleur de moi est extraordinaire! Que de progresser, c’est vraiment super!
Que tel que je suis-je devrais m’aimer! Que de faire de mon mieux c’est
parfait! Que d’être un humain, c’est être quelqu’un qui apprend tous les jours
quelque chose de nouveau, qui grandit constamment.
Faudrait
vraiment que j’apprenne ces phrases par cœur. Que je me les répète ‘ad vitam eternam’.
Il
y aura toujours des progrès à faire, de nouvelles leçons à intégrer, des défis
à relever, de nouveaux objectifs à atteindre. Il y aura toujours des détours,
des échecs, des failles, des débordements. Des imprévus. De l’inconnu. Des ‘on
verra’. Des ‘je ne sais pas’.
J’en
convins même si je n’aime pas ça. Je vous l’écris en fronçant les sourcils, la
bouche pincée, les doigts crispés.
Il
y aura encore des jours où je me trouverai ‘ordinaire’ ou ‘pas au top’ et
plutôt ‘poche’. Parfois ‘ben poche’. Des jours où je me ferai accroire que si
j’étais parfaite tout serait tellement parfait!
Mais
je sais aussi qu’il y aura des jours où je serai plus clémente à mon égard. Je
mise sur ceux-là pour me sentir mieux, pour amadouer l’acceptation de soi, la
bienveillance, la paix et la joie. Des jours où je me dirai ‘ok Line, t’a donné ce que tu pouvais donner pis c’est correct’.
Des jours où je me dirai ‘ok…tourne la
page et demain est un autre jour’. Des jours où j’affirmerai timidement ‘tu sais Line… ta vie, tu en as fait quelque
chose de bien’.
Pas
besoin d’être parfaite.
Bon…
Je vous écris ça mais je ne suis pas encore totalement convaincue.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire