cinq livres

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samedi 13 avril 2019

Imparfaite



Imparfaite. J’haïs dire ça. Mais c’est ça. C’est une vérité qu’il me faut avaler même si parfois elle me donne plutôt des hauts le coeur. Parce que moi, je passe mes journées à essayer d’être parfaite. En tout. Tout le temps. Et bien sûr vous devez bien deviner que je n’y arrive pas.

Si j’étais parfaite je réussirais tout du premier coup. Si j’étais parfaite il n’y aurait que des succès, que des sourires. Si j’étais parfaite… j’aurais une vie ‘parfaite’. Si j’étais parfaite je serais tellement plus aimé!

Balivernes. C’est plutôt tout le contraire. Il y aura toujours quelqu’un pour me trouver imparfaite, il y aura toujours quelque chose qui ira de travers, quelque chose qui ne sera pas ‘comme je le voulais’ ou pas ‘comme je l’avais prévu’ et ça me fera toujours grincer des dents.

Il me faut bien admettre qu’au fil des jours cela devient un fardeau lourd à porter… pour ne pas dire un calvaire. Une pénitence que je m’impose, une profession de foi que je refais chaque matin.

Oh, ne craignez pas… on m’a bien dit que la perfection n’était pas de ce monde. En idéaliste que je suis je rejette cette idée du revers de la main et je me dis que je serais tellement heureuse si j’étais parfaite !!!

Moquez-vous.

Mon bonheur n’a rien à voir avec ‘ma perfection’. Ma petite voix du dedans me le dit.

La preuve, c’est que je n’en peux plus de l’image que je veux projeter. Je n’en peux plus d’exiger de moi ce que je ne peux pas donner. Parce que là, mon idée d’être parfaite ne me fait plus sourire : Elle me fait râler. Elle me fait brailler. Parce que la vérité, c’est que malgré tous mes efforts, je suis trop rarement satisfaite de ce que je suis, de ce que je dis ou de ce que je fais : de moi et de ma vie.

J’essaie vraiment de rejoindre le rang des imparfaits mais j’ai de nombreuses récidives. Je m’accroche en ce que je crois encore avec trop de fermeté. Je succombe à la tentation d’essayer… une dernière fois.

Ça vous fait rire? Alors je rigole avec vous.

Je le sais bien que je me mets la barre tellement haute que je suis finalement toujours déçue de moi pis que ma vie me semble être tellement loin de que je voudrais pour elle. Je le sais. Mais on dirait que c’est plus fort que moi. Que je réussis à arracher les racines de surface mais qu’au plus profond, il reste encore des traces et que ça repousse.

Il faut plutôt que je modifie ma façon de voir les choses : Accepter le fait que de m’améliorer au fil des jours est plus que louable. Que de donner le meilleur de moi est extraordinaire! Que de progresser, c’est vraiment super! Que tel que je suis-je devrais m’aimer! Que de faire de mon mieux c’est parfait! Que d’être un humain, c’est être quelqu’un qui apprend tous les jours quelque chose de nouveau, qui grandit constamment.

Faudrait vraiment que j’apprenne ces phrases par cœur. Que je me les répète ‘ad vitam eternam’.

Il y aura toujours des progrès à faire, de nouvelles leçons à intégrer, des défis à relever, de nouveaux objectifs à atteindre. Il y aura toujours des détours, des échecs, des failles, des débordements. Des imprévus. De l’inconnu. Des ‘on verra’. Des ‘je ne sais pas’.

J’en convins même si je n’aime pas ça. Je vous l’écris en fronçant les sourcils, la bouche pincée, les doigts crispés.

Il y aura encore des jours où je me trouverai ‘ordinaire’ ou ‘pas au top’ et plutôt ‘poche’. Parfois ‘ben poche’. Des jours où je me ferai accroire que si j’étais parfaite tout serait tellement parfait!

Mais je sais aussi qu’il y aura des jours où je serai plus clémente à mon égard. Je mise sur ceux-là pour me sentir mieux, pour amadouer l’acceptation de soi, la bienveillance, la paix et la joie. Des jours où je me dirai ‘ok Line, t’a donné ce que tu pouvais donner pis c’est correct’. Des jours où je me dirai ‘ok…tourne la page et demain est un autre jour’. Des jours où j’affirmerai timidement ‘tu sais Line… ta vie, tu en as fait quelque chose de bien’.

Pas besoin d’être parfaite.

Bon… Je vous écris ça mais je ne suis pas encore totalement convaincue.

vendredi 5 avril 2019

La joie



LA JOIE. J’ai toujours su que je ne pouvais pas vivre sans la joie. Mais avant, je la cherchais un peu partout, espérant qu’elle me tombe dessus, que ce soit elle qui me trouve ou je me disais : ‘Ben non, je ne peux pas être joyeuse tout le temps, c’est comme ça.’

J’ai changé d’avis.

Je me dis maintenant que sans la joie, ça ne goûte rien. Pis que moi, je veux que ça goûte bon le plus souvent possible. J’irai pas jusqu’à dire tout le temps mais avouer que ce serait ‘hot’!

Je sais, j’écris souvent que la vie est difficile. Mais je me dis, et même de plus en plus, que ça ne peut pas juste être ça. Les bouttes dures ne doivent pas durer… Je ne dois pas m’y résigner. Je dois plutôt les traverser pour retrouver, de l’autre côté, la joie. Et cela, le plus rapidement possible.

La joie, le plaisir, l’amusement, le rire et l’émerveillement, je mets ça de côté trop souvent. Je les tasse dans le coin en blâmant responsabilité et productivité, plus vite et stress, les autres ou la vie.

La joie, c’est d’abord et avant tout un choix que je dois faire. C’est ma responsabilité. J’en suis maintenant convaincue. C’est moi qui détermine sur quoi je vais fixer mon attention.

Parce qu’à tous moment je peux me dire:  ‘ok. Là ça suffit de me sentir si moche et si mal’ ou ‘Qu’est-ce que je pourrais regarder, sur quoi je pourrais concentrer mon attention et qui est vraiment bien malgré les inconvénients de cette situation?’, ou ma phrase préférée… :’Line, arrête de faire des drames!’

Ça prend une volonté ferme pour résister à tout le négatif et le pas beau dont je suis bombardée dans le quotidien. Mais si c’est que je choisis, si je m’y accroche avec détermination, je peux m’en approcher un peu plus chaque jour c’est certain.

La joie, ça se trouve en tout. J’dis pas que c’est toujours évident. Ça prend des yeux spéciaux pour la trouver parfois.

La joie, on peut la mettre en avant ou lui dire d’attendre. Je préfère nettement la première option. Ça n’a pas toujours été le cas. Je me dis maintenant que je peux faire autrement. Que je peux employer mes yeux spéciaux… ceux qui voit au travers des problèmes, des situations délicates… ceux qui voient dans l’invisible pis qui s’ancrent à l’essentiel.

Où la joie n’est pas je ne vais plus. J’essaie. Avec des efforts sincères et valeureux. En me relevant lorsque je trébuche. Parce que mon taux de réussite n’est pas encore à cent pourcent.

Je me dis… que la vie passe trop vite. Que dans les larmes j’ai largement donné. Qu’ennuyeux et terne ne m’intéresse plus.

Alors j’essaie de voir ce que j’ai à faire avec plus légèreté. Je ralentis. J’en mets moins sur mes épaules. Je règle au fur et à mesure. Je cultive l’humour, recherche le beau et le bon, prends plus mon temps. Des stratégies pour y arriver, il y en a des milliers. J’en invente de nouvelles chaque jour.
La joie devrait être un compagnon de route toujours présent. Pas quelqu’un dont on a la visite de temps à autre.

La joie, c’est pas juste pour le dimanche. Parce que chaque jour devrait être un jour de fête, un jour spécial, un jour où le rire est à l’honneur, où les yeux pétillent, où le cœur danse.

La joie, ça ne devrait pas être juste pour les occasions spéciales. Ça devrait être mon lot quotidien, ça devrait faire partie de tout ce que je suis et de tout ce que je fais.

La joie, ça ne devrait pas être en option ou en bonus. Ça devrait être ce que je recherche en premier.

La joie, elle est là où je choisis de la voir. Elle est prête à se manifester, à me charmer, à rendre merveilleuse chacune de mes journées. Pis les miracles se produisent quand je lui donne ma permission pour exister.

La joie, ça part de l’intérieur, ça s’étend à mon visage, ça détend mes muscles, ça éclate en rires, ça contamine tous ceux qui m’entoure.

La joie, c’est une thérapie, un médicament miracle. Ça guérit presque tout.

La joie, ça donne des ailes, ça fait sourire, ça donne envie de gambader.

La joie, ça illumine tout et ça crée de beaux souvenirs.

La joie, ça me fait une face de bonhomme sourire et ça me fait dire que la vie est belle.

La joie… c’est ma nouvelle priorité. Parce que depuis que je focus sur la joie, sur le beau et le bon, sur ce qui me fait me sentir bien, pis sur plein d’autres belles affaires… je me sens mieux.

samedi 23 mars 2019

Mon amour pour moi



MON AMOUR POUR MOI. Je m’aime. Voilà quelque chose qui est difficile à dire. Mais surtout à vivre. À mettre en application. Parce qu’il n’y a pas que les mots qui comptent mais aussi les gestes que je pose. Il me faut passer de la théorie à la pratique. Y mettre de la conviction. Y croire pour vrai.

Il me faut me relever et m’y remettre à chaque fois que je trébuche. Et je trébuche souvent. Parce que m’aimer… ça ne me vient pas naturellement. Me semble qu’à la question « est-ce que tu t’aimes? », ça se fait pas de dire ‘oui’.

Mon amour pour moi, si parfois je ne le vois pas, si parfois je ne ressens pas sa présence, c’est que je l’ai remisé au garde-robe et que j’en ai bien verrouillé la porte. Par moment, j’en égare même la clé.

Pourtant il est là…

Il attend…

Mon amour pour moi, il est inconditionnel. Pas besoin de donner ceci ou cela pour le mériter. Il est disponible en tout temps. Il a les bras grands ouverts. Prêt à m’accueillir. Le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Prêt pour que je me blottisse tout contre lui.

Mon amour pour moi, il est sans jugement. Bien sûr, il peut admettre que je me suis mise dans le trouble ou que j’ai été nulle sur ceci ou cela mais il comprend et a toujours ce tendre regard posé sur moi qui fait fondre la culpabilité, les remords ou la honte. Il me murmure : ‘C’est comme ça qu’on apprend’ ou ‘demain tu feras mieux’.

Mon amour pour moi, quand il m’entend raconter tous mes soucis ou déblatérer contre les évènements ou les gens, il me flatte le dos tout doucement en me disant ‘ça va aller’ ou ‘essaie de trouver le meilleur dans tout ceci’.

Mon amour pour moi, il transforme les regrets en leçons, les échecs en riches expériences, les détours en aventures, les blessures en sagesse.
Mon amour pour moi, il me dit que de faire de son mieux est une très bonne stratégie et comme c’est très exactement ce que je fais, alors je n’ai pas à m’inquiéter.

Mon amour pour moi, il me permet de sourire lorsque je me croise devant un miroir.

Mon amour pour moi, il m’affirme haut et fort que ce que je souhaite profondément et sincèrement, je le mérite vraiment, que si j’en rêve, c’est que je peux le réaliser.

Mon amour pour moi, il me murmure du matin au soir : ‘Ensemble, tout est possible!’ mais aussi ‘tu es vraiment quelqu’un de bien!’ ou ‘tu es formidable!’.

Mon amour pour moi, il me chuchote inlassablement : ‘Va où ton cœur te dit d’aller!’ et ‘sois heureux’.

Mon amour pour moi, il me remet en mémoire que la première personne dont je dois me soucier est moi-même. Lorsque je suis bien attentive je l’entends murmurer : ‘Prends soin de toi’.

Mon amour pour moi, il m’incite à être qui je suis vraiment et me rappelle que rayonner n’est pas une option mais bien ma destinée.

Mon amour pour moi, il me dit de me célébrer, de m’honorer, de vivre pleinement chaque jour de ma vie.

Voilà tout ce que mon amour pour moi a à m’offrir.

Et pour avoir un accès illimité à tout cet amour, pour que cette magie se manifeste dans ma vie, je dois m’en sentir digne. Maintenant. Pas juste les bonnes journées mais plutôt tout le temps. Je dois me sentir fière d’être qui je suis. Maintenant. Pas juste quand ça me tente mais plutôt tout le temps. Je n’ai pas un petit carnet à remplir d’étoiles dorées avant d’avoir droit à ma dose d’amour. À être qui je suis est plus que suffisant.

Mon amour pour amour est un libre-service ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Un puits qui étanche toutes les soifs. Un compte en banque avec des fonds illimités.

J’ai le droit de m’aimer. C’est même mon plus grand devoir. C’est le plus beau cadeau que je puisse me faire. Au plus profond de moi, je le sais. C’est pourquoi j’ose entrouvrir le garde-robe de plus en plus souvent.

mardi 19 mars 2019

La confiance en soi



LA CONFIANCE EN SOI. La confiance en soi, ça ne pousse pas dans un arbre. Ça ne se donne pas en injection. Ça ne se trouve pas en tablettes au supermarché. Ce n’est pas des comprimés à prendre trois fois par jour.

La confiance en soi se construit pas à pas, se développe lentement mais sûrement. C’est un ‘work in progress’. Elle prend de l’expansion au fil des succès, des accomplissements, des dépassements.

Oui… Il faut bien avouer que la confiance en soi, ça se gagne souvent à la sueur de mon front, à la mesure de mon courage, à la force de ma détermination et de ma persévérance.

Le petit hic, c’est que la confiance en soi, c’est fragile. Ça s’effondre parfois à la vitesse de l’éclair. Un coup de vent et c’est le chaos. Une tempête et elle se meurt.

La confiance en soi, un jour elle est toute-puissante. Puis un autre jour elle se fait toute-mini. Parfois à la hausse, parfois à la baisse, elle fluctue selon ce que me réserve la vie, selon mes jugements face à ce qui survient et surtout face à moi-même.

Parfois ce sont les autres ou certaines situations qui font la vie dure à la confiance en soi mais la plupart du temps, j’y arrive moi-même toute seule.

Parce que la confiance en soi, elle me fait parfois peur avec ses idées de grandeur, avec ses convictions quant à mes réussites et je préfère alors la mettre au frais plutôt que de la suivre sans poser de question.

Parce que la confiance en soi, je la regarde souvent d’un mauvais œil quand elle fanfaronne parce que moi, je préfère souvent à envisager le pire.

Parce que la confiance en soi, il m’arrive de lui dire de se cacher parce que ce qu’elle réclame de moi me semble être trop exigeant.

Parce que la confiance en soi, il m’arrive de douter d’elle, de me dire qu’elle a tout faux et que je si je la suis, je vais me planter.

Parce que la confiance en soi, elle s’étiole devant la culpabilité, le doute, les inquiétudes et le dénigrement. À coup de gros mots il lui arrive de s’évanouir un moment. Avec le désintéressement elle s’enfuit, se dissipe, disparaît. Avec les critiques elle se désintègre et devient poussière.

Naturellement, quand je dis ou fais tout ça, c’est la trouille qui parle et c’est plutôt elle que je ne devrais pas écouter. Parce que la peur, elle est bien bonne pour tout bousiller.

Il me faut choisir mon camp. Ce qui n’est pas toujours évident.

La confiance en soi, ça ne se donne pas en injection. Ça ne se paie pas en argent. Ça ne se ‘deale’ pas au coin de la rue. Ça ne se trouve pas dans une jolie boîte cadeau.

La confiance en soi… c’est plus compliqué que ça.

dimanche 3 mars 2019

Je me pardonne




JE ME PARDONNE. Je me pardonne le fait de ne pas toujours être fidèle à qui je suis véritablement. Je me pardonne de parfois me considérer comme faible et incompétent. Je me pardonne de ne pas porter l’attention nécessaire aux émotions que je ressens. Je me pardonne de parfois accepter l’inacceptable. Je me pardonne de vivre trop vite. Je me pardonne de trop souvent m’éloigner de mes valeurs et priorités de vie. Je me pardonne de parfois négliger ce qui est réellement important. Je me pardonne le fait d’écouter plus souvent les autres que moi-même. Je me pardonne pour toutes les mauvaises raisons invoquées pour ne pas exceller. Je me pardonne pour toutes les fois où je n’ai pas respecté ce que je ressentais comme vrai en moi. Je me pardonne de ne pas toujours suivre mon cœur. Je me pardonne de trop souvent faire la sourde oreille à mon inspiration et à mon intuition. Je me pardonne pour les jours où j’ai douté du fait que je suis quelqu’un de bien. Je me pardonne de parfois viser trop bas ou de me contenter de trop peu. Je me pardonne pour toutes les fois où j’ai choisi la tristesse. Je me pardonne de parfois médire contre la vie. Je me pardonne d’avoir, à l’occasion, suivi un chemin qui n’était pas le mien. Je me pardonne ma résistance au changement et à la nouveauté, ma rigidité face à ce qui est différent. Je me pardonne pour toutes les fois où j’ai dit non à la vie. Je me pardonne de parfois inventer des impossibilités plutôt que de voir les possibilités. Je me pardonne d’avoir parfois vécu une vie fausse et empruntée, calculée et artificielle. Je me pardonne les mensonges que je me suis inventés pour ne pas m’aimer. Je me pardonne mon imagination débordante qui me fait envisager trop souvent le pire. Je me pardonne d’avoir souvent menti pour ne pas déplaire ou être délaissé. Je me pardonne l’étanche carapace dont je me suis parfois revêtue. Je me pardonne de trop souvent mettre de la distance entre les autres et moi. Je me pardonne d’entretenir des rancoeurs et des peines qui n’ont plus lieu d’être. Je me pardonne mes jugements et mes critiques sévères et injustifiés la plupart du temps. Je me pardonne les regards détournés, les mots blessants et les pensées malveillantes. Je me pardonne mon manque de compassion envers la souffrance des autres. Je me pardonne mon désintéressement envers ma propre souffrance. Je me pardonne de ressasser mes fautes plutôt que d’apprendre de celles-ci. Je me pardonne de me punir exagérément, de choisir la douleur plutôt que la rédemption. Je me pardonne de m’accrocher à des bonheurs passés au lieu d’en inventer de nouveaux. Je me pardonne de jalouser et d’envier. Je me pardonne mes impatiences, mes impulsivités, mes intolérances. Je me pardonne mes regrets et mes désespoirs. Je me pardonne les craintes, les doutes, les angoisses et les manques de foi. Je me pardonne toutes mes peurs qui m’empêchent d’avoir la vie que je mérite d’avoir. Je me pardonne toutes les fois où j’ai refusé la reconnaissance et les félicitations. Je me pardonne pour toutes les fois où j’ai jugé que quelque chose était trop beau pour moi ou que je ne le méritais tout simplement pas. Je me pardonne de parfois miser sur hier pour créer demain. Je me pardonne mon manque de confiance en moi-même, en mes capacités et en mes rêves. Je me pardonne mon manque d’investissement envers ce qui me tient à coeur. Je me pardonne pour toutes les fois où je me suis concentré sur ce qui manquait plutôt que sur ce qu’il y avait en abondance. Je me pardonne de parfois choisir la voie facile. Je me pardonne de ne pas prendre la place qui me revient. Je me pardonne de ne pas endosser pleinement ce que je suis venu faire en ce monde. Je me pardonne d’être un adulte intransigeant pour l’enfant que je suis. Je me pardonne de vivre mes épreuves comme étant des drames insurmontables. Je me pardonne de blâmer les autres ou la vie pour ce qui m’arrive. Je me pardonne de parfois consentir à ce qui pourtant me rend mal à l’aise. Je me pardonne de souvent justifier mes agissements par l’attitude des autres. Je me pardonne de trop souvent croire que je n’ai pas le choix. Je me pardonne de ne pas assez pardonner aux autres. Je me pardonne de considérer trop de choses comme étant des acquis. Je me pardonne pour toutes les fois où je me suis dit malchanceux, condamné ou misérable. Je me pardonne de renoncer trop facilement. Je me pardonne tous les mauvais mots employés pour parler de moi. Je me pardonne de me mésestimer, de me dénigrer ou de me dévaloriser. Je me pardonne de taire, de garder dans l’ombre, ce que je souhaite réellement pour moi et ma vie. Je me pardonne d’être un ennemi pour moi-même, souvent le pire qui soit.

Je me pardonne tout ce que j’ai moi-même mis au travers de ma route tout au long de ma vie, tout ce à quoi je me suis accroché et qui pourtant m’était inutile, tout ce que j’ai érigé et qui m’a caché du meilleur de la vie, tout ce qui m’a empêché de me sentir bien dans chacun de mes jours. Je me détache de tout ce que j’ai traîné comme un fardeau depuis trop longtemps, de ce qui m’entraînait vers le bas alors que je désire aller vers le haut. Je laisse aller tout cela. Je me pardonne totalement. Pour tout. Pour absolument tout. Et je promets de ne plus laisser s’envenimer les choses dorénavant, de plutôt me pardonner au quotidien afin d’avancer dans la vie avec sérénité et joie et de surtout me sentir en paix avec moi-même, avec la vie.

Et si ces mots, je les ai lus avec sincérité, avec ferveur, avec dévotion, ils changeront ma vie parce que si j’accepte réellement de me pardonner, dans une foi profonde et certaine… c’est que je choisis enfin de m’aimer.

samedi 16 février 2019

MA TÊTE.


Ma tête. Ces dernières années ont étés plutôt difficiles pour moi parce que je me suis obstinée, parce que je me suis acharnée à écouter ma tête. Elle me disait ce que je devais faire et j’ai exécuté. Elle me disait ce qui était le meilleur pour moi et je me suis ralliée à elle. Ma tête me disait que si je suivais ses consignes tout allait être pour le mieux.

Mais ma tête est mauvaise conseillère.

Ma tête avait de bons arguments, même si en fait, c’était des mensonges. Des gros. Des vraiment gros. Et je tentais de les avaler quand même. Je pouvais bien avoir la nausées certains matins. Je pouvais bien me sentir dépérir au fil des jours.

Les mensonges que l’on se répète, que l’on gobe de travers, qui nous donnent des crampes au ventre et que l’on finit par digérer dans la douleur, on finit par croire qu’ils sont la vérité. Et en les acceptant, à se faire du mal.

Mon mental à moi a une grande gueule. Et j’ai la faiblesse de l’écouter quand il parle.

En portant attention aux propos de mon mental, en lui obéissant au doigt et à l’œil je me suis maltraitée. Je me suis faite la vie dure. Je me suis donné une volée. En suivant à la lettre tout ce qu’il me disait de faire, je me suis oubliée et affaiblie, humiliée et trahie, écorchée et piétinée.

Et j’ai consenti à tout cela.

Oui… Ma tête est une dictatrice, une magouilleuse et un bourreau. Voilà ce qu’elle est.

Je me dis maintenant, parce que le calme revient, que j’étais, ces années-là, à l’école de la vie. Et les leçons qu’elle m’enseignait, même si elles étaient douloureuses, étaient riches en apprentissages.

J’en suis aujourd’hui à constater, encore une fois, les dégâts que causent le fait de ne pas suivre son inspiration, sa sagesse intérieure et son cœur. À faire le bilan de cette mésaventure. À tirer un trait sur ce passé. À me dire que je suis maintenant mieux équipée pour aller de l’avant.

Je dois dorénavant travailler à me réparer. À me reconstruire. À me rebrancher à la bonne place.  À retrouver la joie.

Je n’ai donc pas fini de vous achaler avec mes propos. Parce que tout cela ne fait que raviver mon désir d’avoir une vie meilleure, plus satisfaisante et de me sentir plus près de la joie en tout temps. Mes mots, mes textes, mes récits, sont ce que je veux moi-même apprendre, ce que je tente, jour après jour, d’appliquer à ma propre vie. Ce que je souhaite profondément pour moi… et très certainement pour vous aussi.

Je ne vous lâcherai pas. Je vais vous répéter encore et encore les mêmes affaires :

Aimez-vous.
Prenez soin de vous.
Écoutez votre cœur.
Suivez un chemin qui vous rend heureux.

Je vais insister, persister et vous harceler. Et je vais faire de même avec moi-même.

Si vous n’êtes pas bien, c’est que quelque chose cloche. Si la joie s’est fait la malle, c’est qu’il y a un souci. Si vous avez cesser de vous émerveiller, c’est que vous êtes en train de vous éteindre. Si la vie vous semble être un fardeau, c’est qu’il est urgent d’agir.

La fatigue, la douleur et la tristesse sont des signaux d’alarme. Il ne faut pas se dire que cela va passer. On n’a pas à accepter de vivre avec ce qui crée de l’inconfort, du vague à l’âme et du désarroi. On n’a pas à survivre et à se dire que c’est correct.

Cessez de croire tout ce que votre tête vous dit.

Tout cela est bien plus facile à dire qu’à faire. Je l’admets. Je vis dans le même monde que vous.

Je sais ce que ça coûte pour délaisser ce qui ne nous convient plus, pour changer de cap, pour refaire l’itinéraire, pour quitter ce qui semble être notre dû. Je connais tout cela. Mais je sais surtout ce qu’il en coûte, et c’est un prix trop cher payé, pour y rester.

samedi 2 février 2019

Si


‘Si’. Avec des ‘si’ je m’invente parfois une vie différente. Je me dis que ‘si…’ aurait tout changé, que ‘si…’ tout serait bien mieux. Les ‘si’ se multiplient. Pourtant rien ne change. Tout ce verbiage est inutile.

Ce qui a été reste. Ce qui est est. Et ce qui est à venir, je n’en sais absolument rien. Le ‘si’ ne servent qu’à m’étourdir, qu’à m’engourdir, qu’à m’éloigner de la vérité.

Au lieu de vivre vraiment mon esprit s’entête à jongler avec les ‘si’. En me perdant dans les ‘si’ je laisse filer le précieux temps qui me serait utile pour reconstruire, pour réparer, pour progresser ou pour célébrer, honorer et m’amuser.

Les ‘si’ rejettent la faute sur les autres trop souvent. Les ‘si’ blâment l’extérieur et font de moi une victime. Et pendant que je me morfonds, m’étale sur ma malchance, sur les mauvaises intentions des autres, sur tout ce qui me tombe sous la dent ou sur la tête, je m’enlise de plus en profondément. Je ne vois plus rien que mon malheur… imaginaire la plupart du temps. Je vis dans le brouillard alors que le soleil brille, pas si loin de moi.

Les ‘si’ les ‘j’aurais donc dû’ et ‘c’est la faute de’ ont aucun pouvoir sur ma vie. Ceux-ci ne servent qu’à empoisonner mon présent, qu’à camoufler le meilleur de moi-même, qu’à saboter mon existence.

Les ‘si’ sont impuissants et sans valeur. Avec eux je compose des phrases vides et je perds mon temps. Les ‘si’ je m’en gargarise pour me donner bonne conscience. Les ‘si’ sont des excuses au mode d’emploi trop facile. Les ‘si’ laissent trop souvent entendre que je ne suis pas responsable de ce qui s’est passé, de mon présent ou de mon avenir. Avec eux j’espère pouvoir m’en laver les mains alors qu’il faudrait plutôt que je me retrousse les manches. Les ‘si’ je les répète et les radote à qui veut bien m’écouter et souvent, je suis moi-même celle qui écoute le plus et même un peu trop.

La vie suit son cours avec ses hauts et ses bas, avec ses surprises parfois bonnes et parfois décevantes. Il y a des coups de dés qui me font gagner, d’autres qui me font ramer et d’autres qui me font perdre. En apparence en tout cas. Ça dépend toujours de comment je regarde. Parce que les ‘si’, justement, m’empêchent de voir clair.

Quand une situation délicate, une circonstance difficile ou un passage douloureux se présente sur le pas de ma porte je ne peux pas tout simplement lui suggérer de passer son chemin. C’est là. Et rien n’y changera quoi que ce soit. Les ‘si’ se font aller à droite et à gauche mais ça prend bien plus que cela pour changer le cours de ma vie. Les ‘si’ ne font pas de magie.

D’hier je ne peux rien changer mais je peux apprendre. Je peux m’enrichir de ce qui m’y a déplu. Je peux me monter indulgent envers moi-même, mes travers, mes écarts et apprendre à m’accepter. Je peux choisir de modifier, de transformer certaines de mes attitudes pour que mes mésaventures ne se répètent pas. Je peux prendre des décisions qui changeront, par les actions qui s’en suivent, améliorer le cours des évènements de ma vie. Je peux décider de regarder avec des yeux nouveaux : des yeux qui cherchent le meilleur, le plus beau, le plus avantageux. Je peux… un tas de choses! Oui, ça c’est certain, si je le veux vraiment, je peux m’inventer un demain meilleur. Avec moins de ‘si’ et plus d’engagement.

L’important n’est pas ce qui survient dans ma vie. Non. Ça c’est un détail. Même si parfois ça blesse, ça détruit et ça peine. Le plus important, c’est ce que je choisis de faire avec ce qui se trouve devant moi. Au lieu de m’enfarger sur ce que j’aurais voulu qui se déroule autrement, je devrais composer avec ce que j’ai entre les mains… aujourd’hui. Et éviter les ‘si’ à tout prix. Parce que même dans les gros rebuts se cachent certains trésors. C’est en acceptant de continuer, de grandir, de progresser avec ce qui est là devant moi que je peux me créer un avenir à la hauteur de ce que je souhaite.

Les ‘si’ ne changent pas le monde… Mais, le courage, la confiance, la persévérance, le travail et la détermination… certainement.